Et si une autre forme de démocratie était possible ?
C’est en tout cas ce qu’Olivier Besancenot nous présente dans son livre “En finir avec les présidents”, publié le 04 avril 2025 aux éditions Seuil, où il critique vivement le régime présidentiel en France, en particulier la Vème République et ce qu’il appelle le “présidentialisme”.
Olivier Besancenot revient sur l’idée selon laquelle depuis Napoléon la figure du président comme sauveur ou garant ultime domine le paysage politique français. Ce modèle donne un pouvoir très concentré à la personne du président et donne accès à ce pouvoir à une classe dominante avec laquelle l'intérêt général n’est pas forcément défendu. D’après lui, la vie politique française est prisonnière d’une chronologie quinquennale monotone, dictée uniquement par les échéances de l'élection présidentielle.
Pour Besancenot il ne s’agit plus de se demander si la Vème république va rester mais de réfléchir à quel régime pourrait la remplacer. L’idée est de construire un système politique qui ne soit pas centré sur un président tout-puissant mais plus démocratique, plus équilibré et avec des contre-pouvoirs plus efficaces. Il propose de construire un pouvoir qui vient du bas et qui est ascendant en renforçant les décisions au niveau local : en gros, davantage de pouvoir aux citoyens, aux collectivités territoriales et aux assemblées locales.
Le site Les armes de la critique résume : ces assemblées locales élisent les députés nationaux regroupés dans « une assemblée unifiée, élue au scrutin proportionnel, à parité hommes-femmes » et « contrôlée autant que faire se peut par les assemblées locales » qui pourraient révoquer les élus. L’assemblée « élira en son sein un pouvoir exécutif paritaire, de type gouvernemental, qui lui serait subordonné et serait révocable » : les « postes de cet exécutif correspondent à des mandats et à des tâches précises » car « il ne s’agit pas d’assurer une représentation étatique mais de garantir la continuité quotidienne des actions publiques qui ont été décidées en amont et qui réclament la constance pour leur mise en application ». Le but est de remettre en cause le Sénat qui serait remplacé par un exécutif en son sein, contrôlé et révocable.
Pour atteindre ce changement, Olivier Besancenot souhaite s’appuyer sur une convention constituante dédiée à refonder les institutions. Il appelle également à une mobilisation populaire car le changement ne peut pas venir uniquement du haut mais par une grande mobilisation et insiste pour que le changement de régime passe par un processus démocratique et souverain.
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